Ingérence américaine: la colère et l'insolence de l’ambassadrice
Réprimandée pour son ingérence insolente dans les affaires internes libanaises, l’ambassadrice américaine Maura Connelli au Liban n’oubliera pas pour bientôt cette vexation sans précédent dans la diplomatie libanaise.
Selon les correspondants de la presse libanaise qui l’ont vu sortir lundi du bureau du ministre sortant des affaires étrangères Ali Chami, elle était « pâle, malmenée, aux cils froncés, signes de son mécontentement » pour avoir été convoquée et appelée à respecter les limites de sa fonction diplomatique.
Dimanche, elle s’était rendue dans la ville nordique de Zahlé, pour s’enquérir chez l’un un député indépendant, Nicolas Fattouche sur son candidat à la président du gouvernement libanais, en prévision aux consultations parlementaires.
Selon le journal libanais arabophone AsSafir, elle avait même refusé que les médias prennent comme de coutume la photo habituelle, arguant qu’elle sera « exploitée politiquement ».
« Elle est sortie en courant, et a dévalé les escaliers du ministère, à la hâte, sans que les caméras qui l’attendaient ne puissent la photographier » a relevé la correspondante du journal.
Durant la rencontre, selon AsSafir, Connelli n’a pas manqué de culot, et demandé au ministre sortant s’il est dans ses prérogatives de la convoquer et de lui demander des comptes, vu que le gouvernement est exclusivement chargé des affaires courantes. Ce à quoi Chami lui a répondu qu’il connaissait bien ses prérogatives.
Après avoir prétendu que sa visite s’inscrit dans le cadre de sa tournée aux responsables politiques et religieux, toujours non sans insolence, elle l’a interrogé sur la raison pour laquelle il a protesté quand il s’est agi de Fattouche, alors qu’elle avait visité ces dernier jours le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun.
Ce à quoi Chami lui a rétorqué que sa protestation englobe toutes ses violations des lois qui régissent les liens diplomatiques, les lui rappelant avant son départ.
« En sortant, Connelli s’est abstenue de lancer sa déclaration habituelle sur le souci de son pays de préserver l’indépendance et la souveraineté du Liban », a constaté alAkhbar.
La visite suspecte de Connelli à Fattouche avait suscité un tollé chez les dirigeants de l’opposition. Dont entre autre le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah et le chef du parlement Nabih Berri, selon lequel « la scandale de l’ingérence de l’ambassadrice américaine est la preuve que la bataille du Liban est avec Washington ».
Alors que les membres des forces du 14 mars se sont attelés à défendre cette visite en particulier et le principe en général, en appelant Chami à convoquer les autres ambassadeurs.
Selon des observateurs, Connelli ne voulait pas seulement s’enquérir de la position du député de Zahlé, mais faire pression sur lui, pour le contraindre à nommer Saad Hariri.
Fattouche a d’ailleurs franchement révélé avoir été interrogé sur cette question, et assuré lui avoir affiché sa position traditionnelle.
Faisant partie des sept députés de sa région, tous appartenant aux forces de 14 mars, (Courant du futur, phalanges et FL), il s’est démarqué dernièrement.
Les consultations parlementaires pour nommer le Premier ministre prévues cette semaine ont été reportées à lundi et mardi de la semaine prochaine.
Les ministres de l’opposition avaient démissionné du gouvernement, après une ingérence américaine flagrante qui a torpillé une entente syro-saoudienne à laquelle adhérait Saad Hariri .
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