Iran : une offensive cybernétique est-elle en train de préparer une attaque d’envergure ?
En août 2010, l’Iran avait annoncé avoir démarré la centrale nucléaire
de Bouchehr, située sur le Golfe persique, face au Koweït. Certes, cette
centrale, bien que pièce maîtresse dans le programme de développement
nucléaire civil du pays, ne peut pas produire un armement atomique.
Toutefois, l'acquisition d'uranium enrichi et son utilisation dans le
nucléaire civil constituent un pas supplémentaire vers la maîtrise de la
technique qui permettrait à l’Iran d'accéder à la puissance nucléaire.
Dans cette perspective, plusieurs déclarations en provenance de la Maison
blanche avaient laissé entrevoir l’imminence d’une attaque d’envergure.
Or il n’en fut rien.
C’est qu’il apparaît aujourd’hui qu’Israël et les Etats-Unis ont
opté, du moins à ce stade du développement nucléaire iranien, pour un type
d’intervention moins risqué qu’un bombardement massif. Il ne faut pas
oublier que, outre Boushehr, l’Iran possède plusieurs centres de recherche
nucléaire, qu’il faudrait également détruire, dont ceux de Natanz, Ispahan
et Arak. Une telle opération demanderait un important déploiement de forces
et, du fait de la défense iranienne, impliquerait un pourcentage de pertes non
négligeable.
Ainsi, peu après son démarrage, la centrale de Bouchehr a connu de graves
avaries, consécutives à divers dysfonctionnements de son parc informatique. Et
des phénomènes similaires sont apparus sur l’ensemble du réseau
informatique des centres de recherche nucléaire iraniens, puis sur ceux des
stations de pompage pétrolières et gazières, et même sur ceux des forces
armées…
Le responsable de ces dysfonctionnements, c’est le virus informatique «
stuxnet », véritable exploit technique en matière d’offensive
cybernétique, une forme de guerre qui a fait son apparition à la fin du XXème
siècle et qui, loin de confiner à la science-fiction, devrait se développer
de plus en plus largement au XXIème : apparemment capable de cibler une
infrastructure en particulier et de la détruire, mais comprenant aussi un
programme d’espionnage des ordinateurs infectés, ce virus constitue une arme
de guerre informatique jamais vue jusqu’à présent.
Toute tentative de circonscrire le virus a échoué et les ingénieurs
iraniens n’espèrent plus y parvenir. Pire : à chaque tentative de le
combattre, la réaction du virus a aggravé la situation. La seule parade serait
donc d’attendre que le virus disparaisse de lui-même. Mais, en attendant, il
continue de rendre les installations inopérantes et de transmettre des
informations à l’étranger.
Or, la complexité de ce virus informatique et la technologie mise en œuvre
à cet effet semblent indiquer que seul un Etat aurait eu les moyens de le
développer et de l’implanter, d’où l’hypothèse très probable d’une
intervention israélienne et/ou états-unienne. Et ce d’autant plus que les
services secrets iraniens avaient dans le même temps constaté des fuites
d’informations importantes vers les services de renseignement israéliens et
états-uniens, au point de soupçonner une infiltration par des agents doubles
et de lancer une véritable chasse aux sorcières au sein de leur propre
personnel : les Etats-Unis ont transmis plusieurs rapport à l’Agence
internationale de l’Energie atomique (AIEA), qui utilisaient ces informations
pour démontrer la volonté de l’Iran de se doter d’un programme nucléaire
militaire. Il semble donc que l’origine de ces fuites puisse être
identifiée. De même, en 2007, juste avant le bombardement israélien du
réacteur nucléaire de Deir-ez-Zor, en Syrie, le réseau informatique de la
défense avait brusquement cessé de fonctionner, empêchant toute riposte des
forces armées syriennes…
Et ce n’est pas tout : certains analystes vont jusqu’à penser que, en
réalité, suite à ces avaries graves de la centrale, l’uranium n’a pas
encore été chargé dans le réacteur et que, dès lors, une attaque est
toujours possible.
Israël et/ou les Etats-Unis pourrai(en)t donc bien être en train
d’attendre que le virus ait achevé de déstabiliser les forces armées
iraniennes pour lancer une attaque d’envergure.
A découvrir aussi
- Saddam Hussein avait échafaudé un plan pour s'évader de sa prison !
- Ministre: L’Iran dispose "d'importants moyens de dissuasion" contre une attaque
- L'opposition syrienne a sollicité l'aide des sionistes
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres