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L'Opep ne juge toujours pas nécessaire d'augmenter sa production

DUBAI (Reuters) - Plusieurs pays membres de l'Opep rejettent l'éventualité d'une augmentation de la production de pétrole de l'organisation face à l'envolée des prix, que l'Arabie saoudite juge injustifiée.

Le cours du baril de brut léger américain a bondi de plus de 16 dollars, soit 13%, en deux séances jeudi et vendredi, dépassant pour la première fois 139 dollars. Cette hausse sans précédent a été favorisée par la faiblesse du dollar et par un regain de tension apparent entre l'Iran et Israël.

Plusieurs dirigeants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont estimé dimanche que les grands consommateurs d'or noir devaient se préparer à une poursuite de la hausse.

Pourtant, "je pense qu'il y a suffisamment de pétrole sur le marché", a déclaré à Reuters par téléphone Shokri Ghanem, le président de la compagnie pétrolière publique libyenne.

L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, est le seul pays de l'Opep susceptible d'augmenter sa production rapidement et de manière significative.

Son ministre du Pétrole, Ali al Naïmi, et l'homologue pakistanais de celui-ci ont tous deux estimé à l'issue d'un entretien dimanche que la hausse des cours était injustifiée et indépendante des fondamentaux du marché, a rapporté l'agence de presse officielle saoudienne.

De leur côté, les grands pays consommateurs répètent leurs appels à une augmentation de la production de l'Opep, qui fournit un peu plus d'un tiers du pétrole consommé dans le monde. Le gouvernement allemand a ainsi exprimé dimanche sa préoccupation face aux risques induits par l'envolée du marché pétrolier.

"L'augmentation des prix du pétrole devient une véritable menace pour l'économie mondiale", a dit à Reuters Michael Glos, le ministre de l'Economie.

L'Opep explique que la hausse des cours est due à des facteurs qu'elle ne maîtrise pas, à commencer par la spéculation et les tensions géopolitiques. Et ces facteurs pourraient prochainement favoriser une nouvelle hausse, a jugé le représentant iranien à l'Opep, Mohammad Ali Khatibi.

150 DOLLARS AVANT LA FIN DE L'ÉTÉ ?

"Je m'attends à ce que, d'ici la fin de l'été, le prix du pétrole atteigne 150 dollars le baril", a-t-il dit selon des propos cités par la télévision publique.

L'Iran est le deuxième producteur de pétrole de l'Opep et son conflit avec l'Occident au sujet de son programme nucléaire a contribué à la hausse des cours.

Ainsi vendredi, des propos d'un ministre israélien jugeant "inévitable" une attaque israélienne contre des sites nucléaires iraniens a contribué au bond du prix du baril. Ses propos ont été critiqués dimanche par plusieurs responsables politiques de son pays et un haut responsable de la défense israélienne a assuré qu'ils ne reflétaient pas la position officielle de Tel Aviv.

Les investisseurs craignent de voir le conflit sur le nucléaire iranien conduire Téhéran à restreindre ses exportations d'or noir.

Mais pour l'heure, seule une menace réelle serait susceptible de contraindre l'Opep à avancer sa réunion ministérielle, pour l'instant fixée au 9 septembre, a expliqué une source au sein de l'organisation.

Personne à l'intérieur de l'Opep ne plaide pour une réunion avant septembre, a dit de son côté Ghanem.

La hausse des cours semble pour l'instant ignorer le niveau élevé des livraisons de l'Opep: l'Iran a annoncé dimanche que ses exportations dépasseraient 2,5 millions de barils par jour (bpj) en juin après une diminution de 200.000 bpj de la demande des raffineurs en avril et en mai.

Quant à l'Arabie saoudite, elle a augmenté sa production de 300.000 bpj pour la porter à 9,45 millions de bpj en juin. Le mois dernier, Ali al Naïmi avait assuré que le royaume répondait à toutes les demandes de brut.

Parallèlement, les exportations irakiennes devraient atteindre ce mois-ci leur plus haut niveau depuis cinq ans.

Mais ce sont les préoccupations à plus long terme qui dominent. Ghanem a ainsi souligné que le pétrole était de plus difficile et coûteux à extraire et il a ajouté que l'offre mondiale approchait de son pic.

"L'ère du pétrole facile et bon marché est révolue", a-t-il dit. "Le pic pétrolier approche."



08/06/2008
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