LA LIBERTé D EXPRESSION A 2 VITESSES : Messages antisémites: Fin de la réunion avec Twitter, les associations juives déçues menacent d'aller en justice
L'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a annoncé qu'elle s'en remettait désormais à la justice française pour contraindre Twitter à faire disparaître des tweets antisémites, après un entretien décevant jeudi avec des responsables du réseau social.
"Twitter n'a pas pris la mesure du racisme et de l'antisémitisme en France", a déclaré le président de l'UEJF, Jonathan Hayoun, en précisant qu'une action serait engagée vendredi en référé à Paris pour faire retirer les tweets.
"Si rien n'est fait, alors nous assignerons le responsable de Twitter, Dick Costolo, devant la 17e chambre correctionnelle pour la presse" du tribunal de Paris, selon le responsable.
"Nous sommes très déçus de l'entretien" avec Twitter à propos des tweets antisémites qui s'étaient multipliés à partir du 10 octobre sous le hashtag "#unbonjuif", a de son côté commenté l'avocat de l'UEJF, Me Stéphane Lilti.
"Twitter a parlé en prestataire américain, ils ont les yeux rivés sur la loi américaine", a commenté l'avocat.
Si Twitter "n'est évidemment pas l'auteur de ces tweets, il en est l'hébergeur" et "comme tout hébergeur, Twitter doit réagir promptement quand on lui signale des propos racistes", estime le conseil de l'UEJF.
Ce dernier a par ailleurs précisé souhaiter connaître les identités des "twittos" qui tiennent les propos les plus antisémites pour les poursuivre par la suite.
"Il faut mettre un terme au déferlement de propos antisémistes en France. Nous sommes dans un contexte particulier où les actes antisémistes se multiplient dans notre pays. Nous sommes à peine quelques mois après les crimes de Toulouse (de Mohamed Merah) et quelques jours après une attaque à Sarcelles" dans le Val-d'Oise contre un commerce juif le 19 septembre, a déclaré Jonathan Hayoun.
Apparu sur Twitter le 10 octobre, le hashtag (mot-clé) #unbonjuif a entraîné une vague de propos antisémites.
Le mot-clé était arrivé parmi les trois hastags les plus diffusés ce jour-là et s'était retrouvé mis en Une par Twitter.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, avait rappelé mercredi que les "messages à connotation raciste ou antisémite" qui se propagent sur les réseaux sociaux sont "punis par la loi" française.
En Allemagne, Twitter a bloqué jeudi le compte d'un groupe néo-nazi interdit, accédant pour la première fois à une demande des autorités nationales pour faire respecter la législation locale en matière de liberté d'expression.
Les responsables de l'UEJF s'exprimaient après une conférence téléphonique entre Paris et San Francisco avec les patrons du réseau social.
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