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TRIPOLI, Libye (AP) - La Libye a annoncé jeudi que l'Italie, l'un de ses principaux investisseurs, n'aurait plus accès à son pétrole en raison du rôle joué par Rome dans la campagne de bombardements aériens de l'OTAN sur ce pays.

"Le gouvernement italien doit complètement oublier le pétrole libyen et tous les accords que nous avons signé par le passé", a déclaré le Premier ministre libyen, Al-Baghdadi al-Mahmoudi, à des journalistes à Tripoli. Quant au géant italien du pétrole, ENI, "il devra aller faire des affaire ailleurs", a-t-il ajouté.

"C'est la dernière chance pour quiconque contribue à l'agression contre notre pays de revoir sa position aussi vite que possible pour avoir une chance à l'avenir d'avoir des contrats pétroliers avec la Libye", a-t-il lancé. M. Mahmoudi a affirmé que Tripoli négociait déjà avec des sociétés russes, chinoises et même américaines.

Il ne devrait pas y avoir de répercussions immédiates pour ENI, le plus important groupe énergétique étranger en Libye, car la production de pétrole est presque totalement interrompue dans ce pays. Cela fait des mois qu'ENI y a cessé la production de brut et fermé le gazoduc acheminant du gaz naturel libyen en Italie. Il continue en revanche produire du gaz naturel pour fournir de l'électricité à la population libyenne.

Les avoirs du groupe italien se trouvent à parts quasiment égales en territoires sous contrôle rebelle et sous contrôle du gouvernement de Moammar Kadhafi, à part pour les exploitations de haute mer.

ENI n'a pas fait de commentaires.

Le général Charles Bouchard, qui commende la mission de l'OTAN en Libye, a affirmé jeudi que le colonel Kadhafi ordonnait à ses forces de détruire les complexes, y compris les raffineries, quand elles se retiraient, mais que les troupes n'obéissaient pas forcément.

La Libye possède les plus grandes réserves avérées de pétrole brut mais des mois de combats entre les forces de Kadhafi et les rebelles ont à peu près interrompu la production, qui s'élevait auparavant à environ 1,6 million de barils par jour, ce qui a fait grimper le cours du brut au début de l'année.