VOCOMIXVSHOLLAND

La sénatrice de Paris pour les Verts, Alima Boumediene- Thiery et ex-députée au Parlement européen âgée de 56 ans qui est d’origine algérienne est connue pour ses engagements en faveur des droits des immigrés et des jeunes habitant des quartiers marginalisés en France, sa solidarité avec le peuple Palestinien en participant efficacement à la campagne de boycott des produits israéliens.

Echorouk : Comment présentez-vous personnellement la candidate de votre parti Les Verts, Eva Joly à la Présidentielle et comment évaluez-vous ses chances ?

Alima Boumediene : J’avais soutenu avec conviction et dès le début Eva Joly qui lutte pour l’environnement et pour la justice sociale et pour une France ouverte et fidèle aux vraies valeurs de la République. Eva a une forte personnalité et a été une ex-juge. Elle avait traité plusieurs dossiers liés à la corruption qui avaient secoué la vie politico-économique en France dont de nombreux politiques et économistes français à l’intérieur et à l’extérieur avaient été accusés d’impliquer dans ces affaires.

Nos chances pour remporter les élections sont importantes, vu notre image sur la scène politique française. Nous allons faire de l’alliance avec le parti socialiste en cas de nécessité au 2e tour. Les français veulent de changement et ne font plus confiance à la droite. Celle-ci considérée par les français incapable de résoudre leurs problèmes et relever le défi des exigences économique et sociale.

Echorouk : Quelques heures suivant la sélection d’Eva Joly, cette dernière a proposé d’annuler le défilé militaire à l’occasion de la célébration de la Fête nationale en France, ce qui a suscité tant de réactions et de critiques notamment celles du Premier ministre qui a souligné qu’Eva n’est pas d’origine française. Un mot sur ça ?

Alima Boumediene : Eva Joly n’a pas dit qu’elle est contre les défilés militaires ou l’armée française, mais elle demande une fête historique qui reliera tous les français et ne se limite pas sur les militaires uniquement.

Les déclarations du Premier ministre montrent clairement la façon avec laquelle ils réfléchissent les responsables au sein du parti de la Droite et du gouvernement. Cela prouve qu’il est en même ligne que l’extrême droite qui traite les français selon leurs origines.

C’est vrai qu’Eva est d’origine norvégienne et née hors de la France mais elle est devenue française avant que le Premier ministre soit né.

Echorouk : Ce débat n’est-t-il pas influé par la polémique qui a suivi la publication du rapport parlementaire sur la nationalité et ses stratégies vis-à-vis de la binationalité ?

Alima Boumediene : Ceci constitue une suite à ce qui avait été déjà soulevé. La binationalité demeure une question relevant de l’époque coloniale.

Echorouk : Pourquoi aujourd’hui les migrants d’origines maghrébines sentent-ils les premiers à être visés par ce plan interdisant la binationalité ?

Alima Boumediene : Malheureusement, nous savons bien que les Maghrébins sont les plus visés par cette note.

Echorouk : Ceci signifie-t-il que la France refuse d’accorder le droit de vote aux élections locales pour les résidents européens ?

Alima Boumediene : C’est juste. Le concept de la citoyenneté européenne émane des mêmes droits politiques pour l’ensemble des résidents d’espace européen et quelque soit la nationalité d’électeur. Nous avons ardemment lutté pour donner droit de vote à tous les résidents étrangers.

Echorouk : Vous avez été l’une des femmes qui avaient soutenu l’initiative de partir dans les territoires palestiniens par les français et les occidentaux. Cette initiative a été empêchée sous la pression israélienne sur les compagnies aériennes. Comment expliquez-vous ça ?

Amila Boumediene : Ce qui était arrivé aux français qui manifestaient leur solidarité avec le peuple palestinien prouve une fois de plus la politique du silence et de complicité du gouvernement français vis-à-vis la politique de l’occupant israélien. Ce dernier ne respecte ne respecte ni la loi, ni les conventions internationales.

Echorouk : Où en est-il de la campagne que vous subissez du lobby israélien ?

Alima Boumediene : Je subis une campagne lancée contre moi par le lobby israélien à cause de mon rôle joué dans la campagne sur le boycott du produit israélien. Cette campagne israélien avait commencé en déposant plainte contre moi et d’autres solidaires avec le peuple palestinien.

Ils veulent (israéliens) bien que je ne sois pas élue pour un autre mandat au sein du Sénat et veulent également que je démissionne.

Echorouk : Avez-vous trouvé du soutien au sein de votre parti ?

Alima Boumediene : Je peux vous dire que je n’ai pas trouvé le soutien que j’attendais.