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Le Pakistan n’est pas à même de défendre son arsenal nucléaire croissant contre les terroristes, a déclaré le professeur Pervez Hoodbhoy, de l'université d’Islamabad cité par le quotidien russe Nezavissimaïa gazeta.

"Nous avons des raisons de nous inquiéter. Car les combattants islamistes ont réussi à prendre d’assaut les sites, les bases et les états-majors les mieux protégés. Je suis préoccupé par une éventuelle pénétration non seulement dans les arsenaux nucléaires, mais également dans les dépôts de matières fissiles", a indiqué M. Hoodbhoy.
Selon le quotidien britannique Daily Telegraph, l’arsenal nucléaire du Pakistan compte près de 120 ogives. Selon la presse occidentale il serait supérieur aux arsenaux de la Grande-Bretagne et de l’Inde.
Un correspondant du New York Times a été autorisé à visiter la garnison où se trouve le Bureau de planification stratégique: le service du gouvernement pakistanais responsable de la sécurisation de l’arsenal nucléaire. Ce bureau est situé sur les collines près d’Islamabad, là où les soldats britanniques étaient déployés à l’époque coloniale.
A cet endroit travaillent et vivent dans des hôtels particuliers les officiers de l’armée et de l’Inter-Services Intelligence (ISI). Le général qui commande ce service a déclaré: "Si nous avons réussi à fabriquer des bombes nucléaires et à développer leurs vecteurs, nous saurons certainement assurer leur sécurité, soyez-en sûrs."
Selon le général, près de 2.000 personnes connaissent l’infrastructure nucléaire du Pakistan. Toutes ces personnes sont sous surveillance.
Il ne serait pas difficile de protéger efficacement les ogives, les détonateurs et les missiles, a déclaré un fonctionnaire à la retraite de l’administration américaine. Mais il est bien plus difficile de surveiller la quantité de matière nucléaire produite en laboratoire. Et il est impossible d’empêcher un ingénieur, qui a accès au processus d’enrichissement d’uranium ou d’autres secrets, de les transmettre aux extrémistes.

Telles sont les craintes des Américains. Or, les généraux pakistanais ne sont pas seulement préoccupés par la nécessité éventuelle de contrecarrer une attaque de combattants extrémistes. Ils se préparent également à défendre les sites nucléaires contre les Américains. Les dirigeants militaires pakistanais estiment à juste titre qu’en cas de déstabilisation dans le pays, les forces d’élite américaines en Afghanistan organiseront un assaut visant à neutraliser l’arsenal nucléaire du Pakistan