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Les radiologues creusent le trou de la Sécu

Hier lundi, le gouvernement présentait son projet pour combler le trou de la Sécurité sociale. A en croire nos experts, la « maîtrise des dépenses de santé » passerait, entre autres, par une limitation des dépenses de radiologie. Une petite enquête sur le terrain prouve, en effet, que les radiologues n’en font qu’à leur tête.

Depuis le 1er janvier 2006, tout assuré doit désormais passer par son médecin référent, qui le dirige, le cas échéant, vers un spécialiste. La loi prévoit toutefois quelques exceptions. Ophtalmologues, gynécologues, psychiatres, pédiatres, dentistes et sages-femmes peuvent être consultés directement. Apparemment, les radiologues ont décidé de se passer de l’avis des généralistes.

Prenons, au hasard des pages jaunes, une dizaine de centres de radiologie à Paris. Appelons les pour une douleur au genou, et demandons un rendez-vous Tout en précisant bien que nous ne disposons d’aucune ordonnance. Le résultat, le voici : sept sur dix, conciliants, affirment qu’il n’y a pas besoin d’ordonnance, et sont prêts à accorder un rendez-vous dans les prochains jours. Parmi ces centres, quatre prennent cependant le temps de nuancer leur propos : « normalement, dit l’une des secrétaires, il faudrait une ordonnance pour pouvoir se faire rembourser les examens » mais, sous-entend-elle, cela est à la discrétion du patient, puisque c’est lui qui en pâtirait en venant consulter directement. Une autre conseille de passer quand même par le généraliste, pour voir si le genou en question à besoin d’une radio : cela éviterait de faire des examens superflus. Les dernières reconnaissent qu’il vaudrait mieux avoir une ordonnance, sans en détailler les raisons, mais que c’est possible sans. Autant dire que le patient potentiel, s’il n’est pas au courant de la loi du 13 août 2003, stipulant que celui qui consulte un praticien sans l’accord de son médecin traitant sera moins remboursé, n’a qu’une infime chance sur dix de recevoir une mise en garde !

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Le festival de Scan
© Nardo

Seuls trois centres considèrent l’ordonnance, donc le passage par un médecin référent, comme un pré-requis pour prendre rendez-vous. L’un a toutefois pris le temps de demander de quand date la douleur : si c’est le jour-même, cela est considéré comme une urgence, et la consultation peut se faire directement. En conclusion, un petit 30% qui respecte la procédure à Paris. On peut gager que ces chiffres se retrouvent au niveau national. Avis donc aux futurs patients : il est toujours possible de contourner la loi, mais il vaudrait quand même mieux vérifier au préalable que le centre en question pratique des tarifs conventionnés. Autrement, entre dépassements d’honoraires et remboursements moindres, la note risque très vite d’être salée !



30/09/2008
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