Nouveau regain de tension
La Garde nationale vénézuélienne a dynamité jeudi deux ponts situés à la frontière colombienne. Bogota dénonce une « action agressive unilatérale contre la population civile » et compte porter l’affaire devant les instances internationales.
Avec notre correspondante à Bogota, Zoe Beri
Il était près de midi lorsque des militaires vénézuéliens ont fait irruption sur le premier pont piétonnier qui reliait le hameau colombien del Oasis à la municipalité vénézuélienne de las Delicias. Malgré les protestations des habitants, la construction a explosé et s’est effondrée dans le Tachira, la rivière qui sépare les deux pays. Un autre pont suspendu, 2km en aval, était dynamité peu de temps après.
Le ministre colombien de la Défense a annoncé que Bogota dénoncerait devant le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Organisation des Etats américains, ce qu’il a qualifié « d’action agressive unilatérale contre la population civile ». Selon Caracas ces ponts, pourtant vieux de 25 ans, étaient des constructions illégales, utilisés par les trafiquants de drogue et les paramilitaires colombiens.
Les relations entre les deux pays n’ont pas cessé de se dégrader depuis juillet, quand la Colombie a annoncé son intention d’accueillir des troupes américaines sur 7 bases militaires. Le président vénézuélien Hugo Chavez qui dénonce un plan de Washington pour le renverser, a gelé ses relations diplomatiques avec Bogota.
Malgré les appels au dialogue du Brésil, des Etats-Unis et, depuis jeudi, de l’Union européenne, Hugo Chavez refuse tout contact avec son homologue colombien.
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