Petraeus: une attaque contre l'Iran pourrait provoquer l'effet inverse escompté
Le camp occidental s'est apparemment donné le mot pour feindre d'ignorer totalement la déclaration retentissante d'hier du Président Iranien Ahmadinejad, selon laquelle, l'Iran accepte en fin de compte le deal sur l'enrichissement de son uranium.
Cela fait quand même des mois que l'Iran revient sur le devant de la scène quasiment quotidiennement en raison de la question nucléaire, et maintenant qu'Ahmadinejad a totalement désamorcé le conflit en déclarant qu'il acceptait les termes de l'accord proposé par l'ONU, pas un seul média occidental n'a commenté la déclaration. Pire encore, ils ont commenté l'envoi de nouveaux satellites Iraniens dans l'espace comme étant une preuve que l'Iran représente un danger pour le monde et ont occulté tout le reste de l'histoire.
L'Iran a joué un coup de maître car il savait sans doute à l'avance -ayant sans doute retenu la leçon de la guerre du Golfe - que les USA et les alliés se servent de la question du nucléaire comme d'un prétexte pour les envahir. Les alliés étant très prévisibles, l'Iran a alors joué la carte du refus total et catégorique de l'échange proposé par l'ONU sachant que les USA et ses partenaires allaient aussitôt s'en servir comme principale raison pour voter plus de sanctions et justifier une invasion.
Le fait qu'aucun média occidental n'a commenté la nouvelle indique clairement que les alliés ont été pris de court et que cette manœuvre a définitivement levé le masque et montré leur vrai visage: que leurs guerres sont basées sur de faux prétextes et qu'ils sont des menteurs et des hypocrites.
« Il est possible (qu’une frappe) puisse jouer en faveur des tendances nationalistes, » a déclaré Petraeus cité Mercredi par Reuters.
« Il y a certainement des histoires dans d'autres pays ayant un régime plutôt autocratique qui créent presque des incidents pour animer le sentiment nationaliste. Ceci est une conséquence parmi un, deux, trois, quatre effets possibles (d'une frappe) », a-t-il ajouté.
Les propos tenus par Petraeus viennent entre autre parce que les USA sont derrière beaucoup de régimes autocratiques, particulièrement ceux de la région du Golfe Persique, en dépit de sa promotion pour la démocratie et la liberté dans ces pays.
Les observateurs ont également réitéré que les USA ont été le plus grand exportateur d’armes sur les deux dernières décennies, avec la plupart de ses clients situés dans le Moyen-Orient et dans la région du Golfe Persique. Ils ont ajouté que les Etats-Unis se sont servis de l'Iran comme d’une sorte d’« épouvantail» pour mettre sur le marché et vendre ses armes dans la région.
Lors d'une réunion Mardi avec le Prince héritier du Qatar, le Président Ahmadinejad a exposé les efforts des USA et de ses alliés pour augmenter leur présence dans le Golfe Persique. « Les Occidentaux ne peuvent pas supporter la pensée de (voir) la sécurité et la solidarité parmi les pays de la région », a-t-il déclaré. « Ils ont survécu en grande partie en semant la discorde et en incitant à l’instabilité dans la région. »
Petraeus a également rectifié ses précédentes remarques dans lesquelles il avait affirmé que les USA renforcent les installations de missile de défense de ses alliés dans le Golfe Persique dans le cadre du durcissement de ton concernant l'impasse diplomatique avec l'Iran.
Sur les capacités défensives qu'il avait précédemment décrites comme étant en train d’être déployé dans le golfe Persique, il a souligné que ces équipements avaient été accumulés sur des années -- « pas quelque chose suscitée par les événements de ces derniers mois en Iran », a rapporté Reuters.
« Ceci a été accumulé sur des années de rhétorique iranienne inflammatoire, d’activités iraniennes effrayantes et d’approvisionnement par l’Iran d’armes, d’argent, de formation, d’explosifs et de direction dans certains cas à une série de différents éléments extrémistes », a affirmé Petraeus.
Les propos provocateurs du Général Américain et les récentes escalades US dans le Golfe Persique viennent à un moment critique dans des relations entre Téhéran et Washington. Jeudi dernier, le Sénat US a voté une loi préconisant de dures sanctions contre toute entité, individu, compagnie ou même pays, qui échangeraient du pétrole raffiné avec l’Iran.
Les groupes de lobby pro-Israéliens à Washington sont connus pour être la première force derrière toutes les lois du Congrès votées contre l'Iran.
Des organismes tels que l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) revendiquent régulièrement et fièrement leur influence dans la mise en place de lois anti-Iraniennes comme étant le résultat de leur lobbying auprès à la fois des Républicains et des Démocrates au sein du Congrès
L’AIPAC aux côtés d'autres importants groupes de lobbying Israéliens aux USA, tels que la Zionist Organization of America (ZOA), l’Anti-Defamation League (ADL), et le Washington Institute pour la politique du Proche-Orient, auraient soumis des projets de lois anti-Iraniennes aux comités appropriés au sein du Congrès US pour un passage éclair et des votes planchers et avec peu, si ce n’est aucun débat.
Washington accuse l'Iran de développer des armes nucléaires et a depuis des années appliqués des sanctions comme principale stratégie pour forcer le gouvernement de Téhéran à stopper son programme d'énergie nucléaire.
Etant donné que les sanctions se sont avérées futiles, les observateurs déclarent, les USA semblent suivre l'exemple Israélien en s'engageant dans une attaque éclair de propagande médiatique, battant sur leurs tambours de guerre et formulant des commentaires provocateurs pour déstabiliser la région.
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