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WASHINGTON - Barack Obama va proposer un gel des dépenses budgétaires des Etats-Unis pendant trois ans afin de réduire les déficits, a-t-on appris lundi de sources gouvernementales.

Le président américain table sur des économies de 250 milliards de dollars d'ici 2020 grâce à cette mesure, qui permettrait d'économiser 10 à 15 milliards dès 2011.

Il compte lancer le principe de cette suspension lors de son discours sur l'état de l'Union, mercredi devant le Congrès, et en détailler les modalités lors de la présentation de son projet de budget 2011 le 1er février.

Ce gel des dépenses, qui devra être validé par le Congrès, ne concernerait pas les ministères de la Défense, des Anciens Combattants et de la Sécurité intérieure ni les sommes affectées aux affaires internationales, précise-t-on de mêmes sources.

Ce plafonnement ne freinera pas les investissements dans certains domaines, ajoutent les responsables gouvernementaux.

Plusieurs économistes se sont montrés sceptiques quant à l'impact de cette limitation des dépenses.

"Nous doutons que cela aura une conséquence visible sur les projections de déficits. Ce qu'il faut, ce sont des baisses de dépenses et des hausses d'impôts, pas seulement un gel des dépenses", estime Michael Katz, de l'institut Forecast à Sydney.

L'opposition républicaine a dénoncé une mesure d'ampleur trop limitée après une "folie dépensière sans précédent".

Un responsable de la Maison blanche a répliqué que les dépenses non essentielles hors sécurité nationale visées par le gel avaient fortement augmenté durant les années de la présidence de George W. Bush.

Le déficit budgétaire américain a atteint un record de 1.400 milliards de dollars lors de l'exercice fiscal 2008-2009 clos fin septembre.

Le budget 2010 a consacré quant à lui 447 milliards de dollars aux dépenses budgétaires "non essentielles" hors sécurité nationale, qui ne comprennent pas des programmes obligatoires comme Medicare, l'assurance-santé publique pour les personnes âgées.

Les ministères du Commerce, de l'Intérieur, du Travail et l'agence de protection de l'environnement avaient été particulièrement touchés.

Un responsable de l'administration Obama a reconnu que le gel des dépenses n'aurait pas un grand impact en 2011 mais qu'il pourrait "créer un nouveau climat de discipline" applicable à d'autres postes budgétaires.