Trois jeunes Français d'origine maghrébine ont été agressés jeudi à la sortie du lycée Janson-de-Sailly, lors d'une distribution de tracts par sept militants qui appartiendraient à la Ligue de défense juive.
Carte de situation du lycée Janson-de-Sailly (Paris XIVe)
Selon l'association d'Aide aux victimes des injustices (AVI), deux lycéens de Janson-de-Sailly et un autre jeune présent devant ce lycée avaient été agressés jeudi, lors d'une distribution de tracts, et légèrement blessés.
Ces jeunes "ont été victimes d'une agression raciste" jeudi vers 16h30 "par sept militants de la LDJ" (Ligue de Défense Juive) qui distribuaient des tracts, explique l'AVI.
Plusieurs plaintes ont été déposées à l'issue de cette agression, selon une source judiciaire.
Le parquet a "ouvert immédiatement une enquête préliminaire qui est en cours mais n'a pour l'instant rien donné", a-t-on ajouté de source judiciaire.
Il aurait refusé un tract
Selon une porte-parole du rectorat, interrogée par l'AFP, le lycée a porté plainte pour "tentative d'intrusion" alors que les familles ont déposé plainte pour "agression" après les violences dont ont été victimes leurs enfants.
"Le recteur rappelle que le respect d'autrui est une valeur fondamentale de l'école républicaine"
Selon l'AVI, que préside Rachid Nekkaz, Sami, 15 ans, élève de seconde et Moez, 17 ans, élève de terminale, "ont été victimes d'une agression raciste" jeudi vers 16H30 "par sept militants de la LDJ" qui distribuaient des tracts à la sortie du lycée. Ils ont été conduits à l'Hôtel Dieu pour y recevoir des soins et sont arrêtés jusqu'au 17 janvier, selon l'association.
Moez a confirmé à l'AFP l'agression dont il a été l'objet, pour avoir simplement, dit-il, "refusé le tract" qui lui était tendu.
Pas la moindre condamnation publique
Rachid Nekkaz s'est insurgé contre "une inégalité de traitement marquante selon qu'on a affaire à des agressions contre des personnes d'origine maghrébine ou des juifs".
"Les agissements antisémites, et nous les condamnons fermement, sont immédiatement dénoncés publiquement par les autorités. Or ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de maghrébins", a affirmé à l'AFP Rachid Nekkaz selon qui, malgré "cinq fax adressés lundi au ministère de l'Intérieur et des contacts téléphoniques avec le cabinet de la ministre" il n'a pu obtenir "la moindre condamnation publique des faits révélés qui remontent à cinq jours".
Au ministère de l'Intérieur, on a précisé mardi que Rachid Nekkaz s'est entretenu "longuement au téléphone" lundi soir "avec un membre du cabinet" de Michèle Alliot-Marie.
On ajoute que celle-ci "a dénoncé ces dernières heures" les actes à caractère antisémite ou racistes, "sans tous les citer" mais "en ayant à l'esprit" les faits dénoncés par Rachid Nekkaz.
Samy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisemitisme (BNVCA), qui a dénombré "62 actes antisémites dans toute la France" depuis le début des événements au Proche-Orient, a condamné "fermement l'agression dont ces deux jeunes gens ont été victimes".
La Ligue de défense juive n'a pu être jointe.
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