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ATLANTA, Géorgie (Reuters) - La cour d'appel fédérale d'Atlanta a accordé un sursis au condamné Troy Davis, qui devait être exécuté la semaine prochaine pour meurtre et dont le cas a été jugé troublant par le pape Benoît XVI et l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix.

La cour s'est prononcée pour un sursis de 25 jours environ afin que les avocats de Davis puissent déposer un dossier faisant valoir que son exécution serait inconstitutionnelle en raison de son innocence présumée, a déclaré Jason Ewart, l'un des défenseurs du condamné.

Davis était censé être exécuté lundi prochain par injection.

Il a été jugé coupable du meurtre du policier Mark MacPhail en 1989 à Savannah (Géorgie). Sept des neuf témoins dont les dépositions l'ont fait juger coupable se sont depuis rétractés.

Des adversaires de la peine de mort militent à travers le monde en faveur de Davis, faisant valoir que le fait d'exécuter un homme dont la culpabilité est douteuse donne des arguments à ceux qui veulent faire abolir la peine capitale.

D'autres tribunaux américains ont appuyé la condamnation de Davis en estimant que les rétractations de témoins ne répondaient pas aux conditions requises pour un nouveau procès.

En France, la secrétaire d'Etat chargée des Droits de l'homme, Rama Yade, a accueilli favorablement le sursis annoncé vendredi.

"C'est avec soulagement que j'apprends que la Cour d'appel de Géorgie vient de surseoir à l'exécution de Troy Davis", indique-t-elle dans un communiqué où elle précise avoir adressé un appel il y a deux jours au gouverneur de Géorgie en faveur du condamné.

"La France et l'Union européenne vont poursuivre leur mobilisation dans le cadre de notre engagement pour l'abolition de la peine de mort", ajoute-t-elle.