Washington dirige la contre-révolution arabe
Lorsque les révolutions dans le monde arabe ont failli menacer les deux priorités des États-Unis, Israël et le pétrole, l’administration états-unienne a décidé de prendre la tête d’une contre-révolution pour étouffer le mouvement de contestation et d’émancipation et protéger ses principales forteresses au Proche-Orient.
- 1. En Égypte, un courant contre-révolutionnaire est apparu au sein du Conseil suprême militaire. Ce courant s’est exprimé à travers la reprise de la répression contre les manifestants, les tentatives de provoquer une scission au sein du comité des jeunes de la révolution du 25 janvier, l’introduction d’amendements constitutionnels au lieu de la rédaction d’une nouvelle Constitution.
Cette contre-révolution a montré ses dents dans la rue en tentant d’entrainer les jeunes manifestants dans des affrontements et en alimentant les heurts à caractère confessionnel entre coptes et musulmans. Le but de ce mouvement est de renforcer le courant de droite dans le nouveau régime qui constitue la garantie pour les intérêts des États-Unis et d’Israël et les engagements de l’ancien régime vis-à-vis de ces deux pays.
- 2. En Libye, les États-Unis ont laissé le temps au colonel Mouammar Kadhafi de reprendre l’initiative militaire sur le terrain afin d’améliorer sa position politique avec l’aide manifeste d’Israël, avant de décider d’instaurer une zone d’exclusion aérienne. Dans le même temps, Washington a attendu que les rebelles soient très affaiblis pour leur imposer ses conditions et tenter de les contrôler sous prétexte de vouloir les armer et les entrainer, son but ultime étant d’établir un équilibre de la terreur qui aboutirait à un partage de facto de la Libye et à une mainmise sur ses richesses pétrolières.
- 3. Au Yémen, les États-uniens ont procédé à une relecture globale de leur politique, appelant l’opposition à accepter l’offre de dialogue proposée par le président Saleh, tout en fermant les yeux sur les massacres qu’il commet contre les manifestants, le dernier en date étant la mort de 53 protestataires, vendredi 18 mars. Il est clair que Washington fait en sorte d’empêcher tout changement radical au Yémen et de maintenir ce pays sous tension pour préserver sa présence militaire et sécuritaire sous prétexte de la lutte contre al-Qaïda.
- 4. Les événements de Bahreïn constituent la preuve flagrante de la détermination de Washington à empêcher les révolutions d’atteindre leur objectif, de crainte qu’elles ne minent l’hégémonie des États-Unis sur les ressources pétrolières. Washington a assuré une forte couverture à l’occupation de ce pays par les forces du « Bouclier de la péninsule », essentiellement composées de troupes saoudiennes, et n’a émis que de molles condamnations lorsque les forces militaires ont écrasé dans le sang la révolte populaire pacifique. De même que les États-Unis ne font pas le moindre commentaire face à la répression des manifestations en Arabie saoudite qui sont organisées en signe de solidarité avec le Bahreïn. L’administration US tente de provoquer une discorde sectaire entre chiites et sunnites après l’échec de ce plan mis en œuvre par les néoconservateurs en Irak.
Tels sont les principaux épisodes de la contre-révolution initiée par les États-Unis dans les différents pays arabes et au Liban, le mouvement du 14-Mars en est l’exemple le plus frappant et le plus ancien.
A découvrir aussi
- L'UE et l'Algérie affichent leurs divergences sur Assad et Kadhafi
- L’Iran prêt à un dialogue d’égal à égal avec les Etats-Unis
- SIGNé MOSSAD ET CIA : Cyberguerre: les Etats-Unis auraient créé une nouvelle arme
Retour aux articles de la catégorie ET DANS LE MONDE QUE CE PASSE-T-IL -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 51 autres membres