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AU MAROC : Un repris de justice tue son ami

Réclamant sa part du magot, fruit de la vente d’un téléphone portable volé, Abdellah a trouvé la mort des mains de son ami, Ahmed, repris de justice.


Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Ahmed est au box des accusés. Âgé de trente-six ans, il a déjà purgé quatre peines d’emprisonnement. Et pourtant, il semble qu’il n’avait pas l’intention de se trouver à l’aise hors de la prison. La preuve ? Cette cinquième fois, l’accusation n’était pas aisée. Elle concerne une affaire de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
Issu d’une famille pauvre de l’un des bidonvilles de Hay Mohammadi, à Casablanca, il n’a pas dépassé la phase primaire de l’école. Et il s’est retrouvé à la rue. L’alcool, le haschich et les comprimés psychotropes lui permettaient d’oublier sa vie de misère. Des produits qui nécessitent beaucoup d’argent. Sans emploi, il n’avait qu’un seul moyen pour l’avoir : agresser d’honnêtes citoyens. C’est la raison pour laquelle, il a été arrêté et condamné à quatre reprises. Et jamais il n’avait l’intention de renoncer à ses crimes. Comment s’est-il mouillé dans cette affaire de meurtre ? Il était chez lui, vers 15 h, quand Abdellah, son ami et complice dans plusieurs agressions, est arrivé chez lui. Que voulait-il ? «J’ai besoin d’argent pour acheter un morceau de haschich et des comprimés psychotropes… », lui a-t-il dit.
Ahmed n’avait pas le moindre sou dans ses poches. La solution? Chercher une victime. C’est ce qu’ils avaient décidé. Pas moins d’une heure plus tard, ils avaient de l’argent dans leurs poches. Et ils ont rejoint un «guerrab» (vendeur de boissons alcoolisées sans autorisation). Ils se sont approvisionnés en boissons alcoolisées. Après quoi, ils ont acheté quelques comprimés psychotropes. Le duo s’est tenu dans un coin de la ruelle où se situe le domicile d’Ahmed et a commencé à s’enivrer. Entre- temps, un malentendu a éclaté entre eux. Abdellah a reproché à Ahmed d’avoir vendu un téléphone portable, fruit d’une agression, sans lui avoir donné la moitié de la somme d’argent. À un moment donné, les paroles ont cédé la place aux armes blanches. Et Ahmed a asséné deux coups fatals au niveau du cœur d’Abdellah qui s’est effondré. Pas moins de quelques minutes plus tard, il est passé de vie à trépas. Un meurtre qui a coûté vingt ans de réclusion criminelle à Ahmed.


10/11/2008
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