C EST NORMAL C EST LE PEUPLE ELU : Israël délimite ses frontières avec le Liban, et le prive de gisements gazier
Israël va présenter prochainement aux Nations unies le tracé de sa zone économique exclusive en Méditerranée, où se trouvent des ressources gazières convoitées par le Liban, lequel a prévenu qu'il ne renoncerait pas à ses droits maritimes.
Le Conseil des ministres a approuvé aujourd'hui (dimanche) le projet de tracé de la frontière maritime nord d'Israël, a annoncé un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ce tracé délimite le secteur englobant les droits économiques de l'Etat (d'Israël), dont l'exploitation des ressources naturelles, a précisé le texte.
Le projet diffère sensiblement du tracé proposé par le Liban à l'ONU.
Beyrouth, qu'Israël accuse d'empiéter sur son secteur, a réagi en assurant qu'il ne renoncerait pas à ses droits.
Aucun Libanais n'acceptera de renoncer à ses ressources énergétiques ni à ses droits maritimes, a affirmé à l'AFP Gebrane Bassil, le ministre de l'Energie.
M. Netanyahu avait précisé plus tôt que la limite fixée par le Liban à sa zone exclusive et présentée à l'ONU empiétait sur celle d'Israël, et contrevenait même à l'accord que ce pays a conclu avec Chypre en 2007.
Il avait assuré que son pays voulait appliquer les principes du droit maritime international.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré vouloir soumettre bientôt à l'ONU la carte des frontières maritimes de son pays.
Nous avons déjà conclu (en décembre 2010) un accord en ce sens avec Chypre (...). Le Liban, sous la pression du Hezbollah, cherche des frictions, mais nous ne renoncerons pas à la moindre parcelle de ce qui nous revient, a-t-il assuré.
Selon le ministre libanais, les accusations israéliennes sont un prélude à une agression comme Israël nous y a habitués, rappelant que l'Etat hébreu n'est pas signataire de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), de 1982, contrairement à Beyrouth. Cette Convention n'est pas non plus signée par la Syrie et la Turquie, qui ont également des frontières méditerranéennes.
D'importants gisements de gaz, Tamar et Léviathan, ont été découverts en 2010 à 130 km par des compagnies israélo-américaines au large du port de Haïfa (nord d'Israël) et à 1.634 mètres de profondeur.
Il s'agit des plus importantes richesses sous-marines en hydrocarbures découvertes dans le monde depuis dix ans, soit un pactole estimé à des dizaines de milliards de dollars susceptible d'assurer à Israël une indépendance énergétique pendant plusieurs décennies.
Mais Beyrouth conteste l'exploitation de cette ressource par Israël, évoquant une violation flagrante de la législation internationale et une attaque contre la souveraineté libanaise.
Le Liban a d'ailleurs annoncé vouloir lancer début 2012 des appels d'offres pour des contrats de prospection pétrolière et gazière, notamment dans le sud de sa zone économique exclusive qui jouxte celle d'Israël, ou s'y superpose.
Selon Ruth Lapidot, experte en droit international, la Convention de l'Onu prévoit que les pays peuvent souverainement étendre leurs zones économiques exclusives jusqu'à 200 milles marins (370 km) pour la recherche et le développement. Ces zones se fixent à mi-chemin en cas de juxtaposition, et un compromis doit être conclu en cas de conflit.
Outre ces frontières maritimes, un litige territorial oppose le Liban à Israël à propos des fermes de Chebaa, un secteur stratégique de 25 km2 situé sur le Golan syrien annexé par Israël en 1981 et sur lequel le Liban revendique sa souveraineté, avec l'assentiment de la Syrie.
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