Égypte/ Moubarak : après la torture de citoyens dans les prisons, les assassinats dans les rues
Parmi les motifs qui encouragent les manifestants égyptiens à résister au régime de Hosni Moubark et à rester sur la place Tahrir, symbole de la révolution égyptienne, le sang versé par les martyrs pour que la révolution égyptienne aboutisse.
Selon les dernières statistiques, le nombre de personnes qui ont perdu la vie, durant les manifestations, a atteint 500. Ce grand nombre de martyrs a compliqué les choses dans ce pays, car les Égyptiens ne pardonneront jamais ces crimes. Des officiers de police se sont retirés des rues égyptiennes de peur des représailles des manifestants qui jurent de venger leurs morts. Ce qui complique davantage la situation, c’est l’existence de preuves irréfutables des crimes commis par le régime de Moubarak. Il s’agit notamment des nombreuses vidéos filmées par des citoyens. Ces films montrent l’ampleur des crimes commis par les différents services de sécurité de ce pays. Déjà bien avant le soulèvement populaire en Égypte, des enregistrements vidéos réalisés par des militaires et des officiers montrent des scènes de torture dans les locaux des différents services de sécurité. Le plus ignoble acte filmé est sans contestation l’agression sexuelle dont a été victime le citoyen Imad El-Kebir.
De la torture à l’assassinat
Actuellement des enregistrements vidéos, circulant en Égypte, montrent la barbarie et la sauvagerie du régime de Hosni Moubarak qui pratique la torture et recourt à des assassinats.L'un des nombreux enregistrements vidéos diffusés par plusieurs chaînes de télévision, notamment Al Jazeera, montre un véhicule appartenant aux services de sécurité en train d’écraser un groupe de citoyens. Ces derniers ont été sauvagement percutés. Un autre enregistrement montre un véhicule de pompiers écraser plusieurs Égyptiens dans la région de Damanhour. Un autre véhicule, portant une immatriculation diplomatique, s’est lancé sur un grand nombre de citoyens non loin de la place Tahrir. En plus de ces vidéos, d’autres enregistrements filmés par des amateurs montrent, par ailleurs, des officiers et des soldats en train de tirer sur des manifestants. La dernière vidéo de ce genre est celle diffusée par la chaîne qatarie Al Jazeera qui montre un soldat tirant sur un jeune désarmé à Alexandrie. Ce que les Égyptiens ne sont pas prêts d'oublier, ce sont les scènes qu’ils ont vues avec leurs propres yeux. Dans ce sens, des dizaines de citoyens ont vu un véhicule des services de sécurité écraser plusieurs citoyens qui étaient en train d’accomplir la prière du soir, le 28 janvier, le (Vendredi de la colère). En effet, les services de sécurité ont tenté de disperser avec de l’eau les dizaines pour ne pas dire les centaines de citoyens qui accomplissaient la prière. En voyant la résistance des « fidèles » à l’eau et aux bombes lacrymogènes, un chauffeur d’un véhicule des services de sécurité s’est lancé tout droit sur les citoyens les écrasant alors qu’ils se prosternaient.
La peur des représailles
Interrogé par Echorouk, un des officiers rencontré dans une rue du Caire, qui n’a pas voulu dévoiler son identité ,a assuré que plusieurs soldats et officiers se sont rebellés contre leurs supérieurs à cause des ordres qu’ils reçoivent leur ordonnant de réprimer les manifestants. « Plusieurs soldats et officiers ne cachent pas leur sympathie aux manifestants alors que d’autres encore ont peur des représailles des citoyens », a indiqué cet officier. « Nous travaillons dans des conditions difficiles, d’autant plus que les citoyens viennent vers nous à bras ouverts », raconte-t-il. Cependant il faut préciser que les citoyens égyptiens ne se comportent pas de la même manière envers les services de sécurité et l’armée. « Certains citoyens nous lancent des regards haineux. Il y a même ceux qui nous crachent dessus ou qui tentent de nos agresser. Le ministère de l’Intérieur est dernière les mauvaises relations entre nous et les citoyens », a expliqué ce même officier.
Une génération de terroristes
Le recours abusif à la violence par les différents services de sécurité égyptiens contre les citoyens désarmés créera des générations d'agressifs et même des terroristes. « Les citoyens malmenés, tabassés, humiliés et blessés voudront sûrement se venger », assure au journal Echorouk, le docteur Ahmed Okacha, président de l’Association égyptienne de psychologie. Sur le plan juridique, le président de l’Organisation égyptienne des droits de l’Homme, Hafid Abou Saâda, a appelé à archiver et garder toutes les preuves (vidéos et documents, etc) sur l’implication des différents services de sécurité dans des affaires d’écrasement, de répressions, de tortures et agressions etc. Dans le même sillage, il a indiqué que cette organisation est en train de recenser les morts et les blessés ainsi que les circonstances de leur mort ou de leurs blessures afin de poursuivre en justice les auteurs de ces crimes. « Il faut présenter l’ex-ministre de l’Intérieur, Habib El-Adili et ses collaborateur devant la justice et les juger pour les crimes qu’ils sont commis contre le peuple égyptien », a conclu Hafid Abou Saâda..
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