LA FRANCE MUSELéE : La Licra demande l’interdiction du film « L’Antisémite » de Dieudonné
La Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) a demandé mardi 10 avril au tribunal de grande instance de Paris d’interdire le long-métrage réalisé par l’humoriste Dieudonné intitulé L’Antisémite, au motif qu’il serait « antisémite et négationniste ». Pour des raisons de procédure, la juge des référés Anne-Marie Sauteraud n’a pu donner la date de délibéré. Elle la rendra publique jeudi.
Le 15 janvier, Dieudonné avait présenté en avant-première, dans son théâtre de la Main d’or et sur invitation, son premier long-métrage intitulé L’Antisémite dont il joue le rôle principal. Après des images qui tournent Auschwitz en dérision, on assiste au tournage d’un film gravitant autour de son personnage alcoolique et violent, déguisé en officier nazi pour un bal costumé. Le négationniste Robert Faurisson joue pendant quelques minutes son propre rôle, la Shoah y est personnifiée en sainte.
Tourné en neuf jours et coproduit avec l’Iran, le film ne doit pas être diffusé en salles mais commercialisé sur Internet et vendu aux seuls « abonnés » aux activités de Dieudonné. Pour la Licra, le film constitue « un trouble manifestement illicite ». L’association réclame le retrait de sa bande-annonce postée sur YouTube, ainsi que l’interdiction de diffusion du DVD. Elle demande également 10 000 euros de dommages et intérêts. « Le film que nous avons pu visionner est un film dangereux », a plaidé mardi l’avocat de la Licra, Me David-Olivier Kaminski. Selon lui, le long-métrage « fait l’apologie de la Shoah » et « parfois vise à la contester ».
»Ce n’est que de la pantalonnade »
Aux yeux du conseil, « c’est une nouvelle barrière qui a été franchie par Dieudonné M’Bala M’Bala », « un film qui de toute évidence était une manière très singulière pour lui de reprendre son grand sacerdoce, à savoir la volonté de démontrer que ce crime contre l’humanité n’a pas eu lieu, ou tout au moins d’en minorer la réalité. »
Face à lui, le conseil de Dieudonné, Me Jacques Verdier, a estimé que la poursuite, trop floue et « indéterminée », était « totalement irrecevable ». Il a défendu « la liberté d’expression » de son client et considéré qu’il n’y avait rien dans le film litigieux qui pouvait « heurter ou choquer ». « Ce n’est que de la pantalonnade », a-t-il relativisé, il y a seulement des choses visant à « faire rire les gens ». « Cet humour sur l’Holocauste, sur la Shoah ne doit pas nécessairement être choquant car le rire a une fonction cathartique », a argué le conseil.
« De la distance, soixante-dix ans après les camps de concentration, je pense qu’on peut en avoir. » « J’ai le sentiment que la Licra a un comportement groupusculaire qui veut pénaliser Dieudonné dans toute sa carrière », s’est plaint Me Verdier. « Je suis vraiment victime depuis de nombreuses années de cette association », qui « m’empêche de travailler », a abondé l’humoriste, « fatigué » de subir « ce harcèlement ». « Je suis devenu aujourd’hui le bouc émissaire de cet antisémitisme », a-t-il déclaré.(AFP)
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