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Le gouvernement britannique a vendu à une société américaine ses dernières actions dans la compagnie chargée de fabriquer les têtes nucléaires de fusées Trident. Plusieurs députés reprochent au gouvernement de ne pas avoir consulté le Parlement. Des organisations de la société civile estiment que le Royaume-Uni ne maîtrise plus sa force de dissuasion.

Missile de fabrication britannique trident II
( Photo : Wikimedia.org )

Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss

Le gouvernement a vendu à la société américaine, Jacobs Engineering, les dernières actions qu’il possédait dans la compagnie qui fabrique les têtes nucléaires de fusées Trident à Aldermastom, au nord-ouest de Londres. Le prix payé n’a pas été révélé. Les deux tiers de cette unité de production étaient déjà privatisés. Un tiers appartenait à Lockheed Martin, le géant des industries de défense aux Etats-Unis. L’autre tiers était la propriété d'une compagnie britannique.

Après cette vente, le gouvernement britannique n’a plus aucune participation dans la maintenance et la fabrication de sa force de dissuasion. Elle est constituée de fusées Trident, porteuses de charges nucléaires tirées depuis des sous-marins.

Les députés de l’opposition conservatrice et centriste sont scandalisés que le Parlement n’ai pas été informé de cette vente qui menace, disent-ils, l’indépendance de la force de dissuasion. Le ministère de la Défense dit que les intérêts du pays ont été préservés. L’organisation écologique Greenpeace note avec ironie qu’à part les sous-marins qui la transportent, la force de dissuasion britannique est désormais américaine.