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BRUXELLES (Reuters) - Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, vivement critiqué dans son pays pour avoir parlé de Barack Obama comme d'un homme "élégant et bronzé", a déclaré vendredi qu'il ne voyait aucune raison de présenter des excuses à ce sujet.

Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à l'issue d'un sommet de l'Union européenne, Berlusconi a répondu abruptement à un journaliste américain qui suggérait qu'il devrait s'excuser.

La veille, en visite à Moscou, Berlusconi avait déclaré qu'il ne voyait pas comment le président russe Dmitri Medvedev "pourrait avoir des difficultés à établir de bonnes relations avec Obama, qui est lui aussi jeune, élégant et bronzé".

Berlusconi a traité d'"imbéciles dénués de tout sens de l'humour" les membres de l'opposition italienne de centre-gauche qui jugeaient ce propos raciste.

"M. le Premier ministre, avez-vous conscience que vos propos concernant Obama sont offensants pour les Etats-Unis ? Pourquoi ne présentez-vous pas d'excuses?", a demandé vendredi le journaliste américain.

"Lâchez-moi un peu. Vous venez de vous ajouter à la liste des personnes dont je parlais hier !", a riposté Berlusconi.

Le journaliste a insisté, demandant pourquoi Berlusconi ne jugeait pas nécessaire de s'excuser. Visiblement irrité, le chef du gouvernement italien a alors lancé avant de quitter la salle: "Pourquoi devrais-je le faire ? Vous devriez présenter vos excuses à l'Italie."

La plupart des journaux italiens évoquaient vendredi cette affaire à la une. "Berlusconi ne manque jamais de se montrer à la hauteur de nos pires attentes", écrit l'éditorialiste de La Repubblica.

Berlusconi, qui se targue d'être un ami du président sortant George Bush, est connu dans les milieux diplomatiques pour ses propos parfois dénués de tact.

En 2002, il avait vu en Anders Fogh Rasmussen, le Premier ministre danois, "le plus beau Premier ministre d'Europe", en ajoutant qu'il pensait le présenter à son épouse.

Trois ans plus tard, il s'était targué d'avoir séduit la présidente finlandaise Tarja Halonen pour obtenir le soutien d'Helsinki au projet italien d'abriter le siège de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire.

"J'ai employé toutes mes tactiques de playboy, même si elles n'ont pas servi depuis longtemps", avait dit Berlusconi, ce qui avait incité les autorités finlandaises à convoquer l'ambassadeur d'Italie à Helsinki pour s'expliquer sur ces propos.