Le 31 mars, à 16 heures, un homme est retrouvé mort dans le canal de l'Ourcq à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Il s'agit de Saïd Bourarach, un vigile d'origine marocaine de 35 ans, travaillant à Batkor, un magasin de bricolage de la ville.
Cette étrange noyade avait été précédée d'une altercation qui a dégénéré devant le magasin puis d'une course-poursuite le long de la berge. Les enquêteurs se trouvent rapidement sur la piste de quatre individus, de jeunes juifs âgés de 19 à 25 ans, connus des services de police. Ils sont placés en garde à vue. Pour se défendre, le principal accusé soutient que Saïd Bourarach lui aurait refusé l'accès du magasin en proférant des insultes antisémites.
Quand bien même la photo du repêchage du corps de Saïd Bourarach fait la une du Parisien, l'affaire est près de s'étouffer. Les quatre agresseurs sont défendus par un ténor du barreau, Me Georges Kiejman. Et la procureure, chef du parquet à Bobigny, ouvre une enquête judiciaire pour homicide involontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner, avec usage ou menace d'une arme. Le représentant du parquet de Bobigny insiste : « Il n'y a aucun élément de matière à donner à cette affaire une connotation raciste ou religieuse. »